Les Institutional Review Boards (IRB) sont des comités d’évaluation éthique chargés d’examiner les projets de recherche impliquant des sujets humains afin de s’assurer que les participants sont protégés contre toute recherche potentiellement nuisible. Cette ressource propose une vue d’ensemble du rôle des IRB et des lignes directrices associées en matière d’éthique de la recherche. Elle inclut également des conseils pratiques à l’intention des chercheurs qui se préparent à soumettre un dossier à un IRB, notamment une check-list annotée sur le consentement éclairé, et des recommandations pour planifier le calendrier de la demande, répondre aux inquiétudes les plus courantes des IRB et faire face aux événements imprévus. Les chercheurs qui connaissent déjà le rôle des IRB et le processus d’obtention d’un certificat de formation à la recherche sur des sujets humains peuvent se reporter directement à la section « Préparer la demande ».
Les Institutional Review Boards (IRB) examinent les projets de recherche impliquant des sujets humains afin de s’assurer que ces derniers sont bien protégés contre toute recherche potentiellement dangereuse.
Les études impliquant des participants humains sont celles qui recueillent des informations dans le cadre d’interventions ou qui génèrent des données d’identification personnelle (y compris des échantillons biologiques). Les données d’identification sont les informations qui permettent d’établir facilement l’identité du sujet ou qui peuvent être associées à un individu. Les données personnelles font référence aux comportements qui se déroulent dans un contexte où la personne peut raisonnablement s’attendre à ne pas être observée ni enregistrée, ou aux informations que la personne a fournies dans un but précis et dont elle peut raisonnablement s’attendre à ce qu’elles ne soient pas rendues publiques (par exemple, un dossier médical).
« Common Rule » est l’expression communément utilisée pour désigner la politique fédérale (américaine) de protection des sujets humains impliqués dans la recherche, ou 45 CFR 46, qui définit les critères et les procédures d’examen des projets de recherche sur des sujets humains par les IRB. La Common Rule ayant fait l’objet de révisions, sa nouvelle version est entrée en vigueur le 21 janvier 2019. Tous les nouveaux protocoles soumis après le 21 janvier 2019 doivent se conformer à ces exigences révisées. Cependant, pour les études en cours qui ont été soumises avant cette date de transition, chaque IRB est libre d’appliquer l’ancienne version ou la version révisée de la réglementation (DHHS OHRP 2019a).
Les projets financés par J-PAL doivent être examinés par l’IRB du MIT. Tout projet de recherche financé ou mis en œuvre par J-PAL doit également être examiné par l’IRB de l’établissement d’accueil de chaque chercheur principal participant au projet. En vertu de la version révisée de la Common Rule, un seul de ces établissements est désigné comme « IRB officiel », les autres établissements lui déléguant leur autorité. Tout projet financé ou mis en œuvre par J-PAL doit avoir reçu l’approbation de l’IRB et respecter tous les protocoles et politiques sanctionnés par cet IRB, conformément aux Protocoles de recherche de J-PAL.
Si le MIT est désigné comme IRB officiel, tous les membres clés du personnel doivent avoir suivi la formation CITI (voir ci-dessous). J-PAL exige par ailleurs que tous les membres de son personnel de recherche suivent une formation CITI. Les enquêteurs n’ont généralement pas besoin de suivre une formation spécifique à la recherche sur les sujets humains (certificats CITI), mais doivent être formés aux procédures de recherche conformes à l’éthique par les responsables de l’étude avant le début de l’enquête.2 Dans certains cas, l’IRB pourra exiger que l’ensemble du personnel du projet suive une formation à la recherche sur des sujets humains.
Les principes fondamentaux de l’éthique de la recherche sont abordés de façon détaillée dans la formation CITI. Ces principes ont été formulés dans le rapport Belmont (DHHS OHRP 2017). Pour un exposé plus détaillé du rôle de l’éthique dans la recherche en sciences sociales, voir la ressource de J-PAL consacrée à l’éthique de la recherche.
« Le respect de la personne intègre au moins deux convictions éthiques : premièrement, que les individus doivent être traités comme des agents autonomes, et deuxièmement, que les personnes dont l’autonomie est réduite ont le droit de bénéficier de protections. »
Les sujets de la recherche doivent avoir la possibilité de décider de façon autonome et volontaire de participer à l’étude en étant informés de tous les aspects qui les concernent : procédures, coûts, risques et avantages de l’étude. De ce principe découle l’obligation pour les chercheurs de :
« Deux règles générales ont été formulées comme expressions complémentaires de ce que doit être une action bienfaisante [...] :
Les chercheurs doivent réfléchir aux contraintes et aux risques engendrés par la recherche dans tous ses aspects, y compris la durée et la pénibilité de l’enquête, la gêne éventuellement ressentie par les participants lorsqu’ils répondent à certaines questions, la charge psychologique pesant sur les sujets et les enquêteurs, et le risque d’exposition des données à caractère personnel. Dans le domaine de la recherche médicale, le principe de bienfaisance est interprété de manière très stricte, de sorte qu’il faut par exemple mettre fin à un essai randomisé et se mettre à traiter l’ensemble de la population étudiée si l’on constate que le traitement améliore le bien-être de manière significative.
Remarque : Ces règles de bienfaisance (ne pas causer de tort et minimiser les risques potentiels) doivent être appliquées non seulement aux sujets de la recherche, mais aussi à l’ensemble des acteurs humains impliqués, par exemple les enquêteurs (qui doivent notamment être protégés contre les risques psychologiques liés à la conduite d’entretiens difficiles, par exemple auprès de victimes de torture). Elles s’appliquent à la fois aux procédures de l’étude (par exemple, le caractère contraignant de l’enquête) et à l’ensemble des interventions que vous menez (par exemple, le caractère contraignant de la politique mise en œuvre).
« On parle d’injustice lorsqu’un avantage auquel une personne a droit lui est refusé sans raison valable ou lorsqu’une contrainte lui est indûment imposée. Une autre façon de concevoir le principe de justice consiste à considérer que des égaux doivent être traités de manière équitable. [...] Il existe plusieurs conceptions largement admises de ce qui constitue une juste répartition des contraintes et des avantages. Chacune d’entre elles fait référence à une propriété pertinente sur la base de laquelle les contraintes et les avantages peuvent être répartis. Ces conceptions sont les suivantes :
Les chercheurs doivent veiller à ce que la sélection de l’échantillon, des sujets et des bénéficiaires du traitement soit fondée sur une répartition équitable des contraintes et des avantages. Le principe de justice exige que les bénéfices de la recherche ne profitent pas exclusivement à un groupe tandis que les contraintes sont supportées par un autre.
On pourrait penser que le simple fait de sélectionner aléatoirement certaines personnes pour bénéficier d’un programme au détriment des autres relève de la définition de l’« injustice » mentionnée plus haut. Les formules « lorsqu’un avantage auquel une personne a droit lui est refusé sans raison valable ou lorsqu’une contrainte lui est indûment imposée » et « des égaux doivent être traités de manière équitable » excluent-elles de fait les protocoles aléatoires ? Un article de Glennerster et Powers (2016) aborde cette question en détail. Le passage concerné commence à la page 12 de la version en libre accès.
Voici quelques réflexions supplémentaires :
Évaluer les avantages globaux de la recherche par rapport à ses inconvénients individuels est la mission principale des IRB. Cependant, c’est évidemment une question à laquelle vous devez vous aussi réfléchir. Vous ne devez entreprendre l’étude qu’après avoir fait tous les efforts possibles pour limiter au maximum les contraintes imposées aux participants et à toute autre partie concernée, et vous être assuré que votre recherche ne vous semble pas problématique d’un point de vue éthique. Pour déterminer si un protocole de recherche donné est problématique, on peut commencer par un travail d’introspection : Si vous participiez à votre propre étude, pensez-vous que vous vous sentiriez contrarié ou que vous auriez le sentiment d’être traité injustement ou exposé à un risque important de préjudice ? Connaissant tous les détails de l’étude, décideriez-vous d’y participer ?
Les questions éthiques sont traitées plus en détail dans la ressource à ce sujet, et Glennerster & Powers (2016) abordent les lacunes de la procédure d’examen des IRB et des cadres déontologiques.
Ce n’est que si vous êtes certain de pouvoir justifier la recherche à vos propres yeux que vous pouvez vous atteler à la tâche de décrire votre protocole et son admissibilité d’un point de vue éthique à l’intention d’un IRB. Le fait d’avoir mûrement réfléchi à ces questions vous aidera à concevoir des procédures qui minimisent réellement les contraintes imposées aux sujets et à anticiper les questions de l’IRB. Nous aborderons plus loin certaines des préoccupations et des questions les plus courantes qu’il vous faudra prendre en compte et auxquelles vous devrez être en mesure de répondre dans la section « Répondre aux inquiétudes les plus courantes des IRB ».
Pour calculer la date de dépôt de votre demande auprès de l’IRB, remontez dans le temps à partir de la date prévue pour le lancement du projet pilote et de l’étude. En règle générale, la procédure est la suivante : un agent de l’IRB commence par examiner la demande pour s’assurer qu’elle est complète, avant de la transmettre à un membre du comité. En cas d’examen complet, le dossier est ensuite abordé lors de la réunion suivante du comité. Autrement, la décision est prise par un rapporteur du comité. Si vous n’êtes pas complètement sûr que votre demande nécessite un examen complet, préparez-vous en vue de la procédure complète et prévoyez également un budget au cas où vous auriez à soumettre une nouvelle demande.
Quelques remarques supplémentaires concernant la planification du calendrier :
Les études impliquant des données administratives sont très souvent considérées comme des recherches impliquant des sujets humains et sont donc soumises à l’examen de l’IRB de l’établissement d’origine du chercheur, en particulier si les données contiennent des éléments d’identification. Au-delà du champ de compétence de l’IRB, l’accès, le stockage et l’utilisation des données administratives sont régis par une multitude de lois et de réglementations fédérales américaines, de lois et de réglementations propres aux différents États, ainsi que de restrictions et de procédures mises en place par les établissements, qui se superposent les unes aux autres.
Dans la mesure où les exigences de conformité et la définition des données « d’identification » varient selon le domaine, la source et la région, il est essentiel de solliciter l’aide d’un IRB et d’un conseiller juridique au sein de l’établissement d’origine du chercheur pour faire le tri entre les différentes exigences en matière de conformité et de signalement. La réglementation locale peut également s’appliquer (par exemple, une étude impliquant l’utilisation de données européennes menée par un chercheur principal basé aux États-Unis peut être soumise à l’approbation de l’IRB de l’université d’origine du chercheur principal, et sera également soumise au Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’UE).
Un accord d’utilisation des données (DUA) fixe les conditions selon lesquelles un fournisseur de données va partager des données avec l’établissement d’origine du chercheur en vue de leur utilisation par ce dernier. Cet accord, qui doit généralement être approuvé par le conseiller juridique de l’établissement d’origine du chercheur, contient un certain nombre de dispositions qui peuvent avoir un impact significatif sur les recherches concernées. De nombreuses universités disposent d’un modèle type d’accord contenant des termes et conditions que l’université juge acceptables et qui tiennent compte des besoins des chercheurs. Pour plus d’informations sur les DUA, voir la ressource Utiliser des données administratives dans le cadre d’une évaluation aléatoire.
Les IRB demandent souvent aux chercheurs de fournir un DUA signé avant d’approuver le protocole d’étude, tandis que les fournisseurs de données exigent souvent l’approbation de l’IRB avant de conclure un DUA. Pour pouvoir faire avancer le projet, les équipes de recherche peuvent demander une autorisation provisoire à l’une des parties, en prenant soin d’expliquer clairement la procédure et les contraintes à l’ensemble des parties concernées. Afin de faciliter ce processus, il est judicieux de communiquer de manière proactive et régulière avec l’IRB et les fournisseurs de données.
De plus amples informations sur les procédures des IRB et les DUA pour les données administratives sont disponibles dans le manuel de l’initiative IDEA intitulé « Handbook on Using Administrative Data for Research and Evidence-based Policy », ainsi que dans la ressource Utiliser des données administratives dans le cadre d’une évaluation aléatoire.
Cette section est basée sur notre expérience auprès des IRB américains. Vérifiez si votre IRB dispose d’un formulaire de soumission précisant les informations demandées. Ces formulaires se trouvent généralement sur le site web de chaque IRB, tout comme les modèles de formulaires de consentement et d’autres documents utiles. Suite à la révision de la Common Rule, certaines universités, comme le MIT, ont modifié leur procédure et les formulaires de demande d’approbation (pour inclure notamment la clôture de l’étude, les événements indésirables, etc.). Veuillez donc télécharger ces formulaires directement sur le site de votre IRB plutôt que d’utiliser les anciennes versions que vous avez en votre possession.
La plupart des demandes d’approbation demandent le même type d’informations.
Voici quelques conseils supplémentaires tirés de notre expérience :
Il est normalement nécessaire de recueillir le consentement écrit et signé de tous les sujets de l’étude.
Les procédures de recueil du consentement pour les recherches impliquant des mineurs sont plus complexes : consultez votre IRB pour en connaître les détails. Selon l’âge de l'enfant (généralement sept ans ou plus), celui-ci doit accepter les procédures de l’étude qui le concernent, bien que les méthodes d’obtention de cet assentiment varient selon l’âge. En plus de cela, le ou les parents doivent consentir à la recherche impliquant leur enfant. Si l’étude comporte des risques plus importants, le consentement des deux parents peut être requis. Le MIT exige que les études impliquant des mineurs obtiennent le consentement éclairé d’un parent par écrit, ainsi que l’assentiment dûment documenté du mineur si l’enfant est âgé de plus de sept ans.
La version révisée de la Common Rule de 2018 inclut une nouvelle section concernant les informations clés et prévoit une réorganisation du contenu afin de faciliter la prise de décision des sujets potentiels quant à leur participation à l’étude. Les exigences en matière de consentement éclairé ont été modifiées pour inclure les éléments suivants :
Il existe cependant des exceptions à cette obligation de consentement écrit. Celles-ci peuvent s’avérer particulièrement importantes si la procédure de consentement écrit a pour effet de dissuader ou d’empêcher les sujets de participer à la recherche. Cela peut notamment être le cas si les sujets ne savent pas lire, s’ils ne veulent pas être associés aux réponses données dans le cadre de l’étude ou s’ils sont pressés et ne veulent pas signer un document inconnu sans l’avoir lu attentivement.
Dans ce type de cas, il existe plusieurs solutions alternatives :
Pour plus de détails, voir le document Human Subjects Decision Chart 13: “When Can Informed Consent Be Waived or Altered Under 45 CFR 46.116(f)?".
D’après notre expérience, dans les études impliquant de jeunes élèves, pour lesquelles il est impossible d’obtenir le consentement de tous les parents concernés, c’est généralement le chef d’établissement qui donne son consentement pour l’ensemble des élèves. C'est notamment le cas dans les internats ou lorsqu’il est peu probable que tous les parents lisent ou retournent le formulaire de consentement, ou encore lorsque la recherche effectuée n’est pas invasive, comme des jeux de mathématiques mis en place pendant les heures de cours. Dans le cas des interventions éducatives mises en place au lycée, ce sont à la fois les lycéens et le chef d’établissement (ou les parents) qui donnent leur consentement, qui est juridiquement contraignant.
La loi américaine inclut une disposition importante, le « Certificat de confidentialité », qui empêche les forces de l’ordre d’accéder aux données de recherche par le biais d’une assignation à produire en vue de poursuites pénales.5 Les National Institutes of Health proposent des ressources utiles qui définissent ce qu’est un certificat de confidentialité et répondent aux questions les plus fréquentes sur le fonctionnement de ce certificat. À l’origine, la loi sur les certificats de confidentialité a été conçue pour permettre la conduite de recherches sur la consommation de drogues illégales par les vétérans de la guerre du Vietnam sans risquer de compromettre les participants ni décourager leur participation. Ces certificats peuvent aider les chercheurs à protéger leurs sujets et à les assurer du caractère confidentiel de leurs réponses. Pour plus de renseignements, voir notamment Wolf et al. (2015, 76 pages).
Pour plus de détails sur le consentement éclairé, voir la ressource de J-PAL intitulée Définir la procédure d’admission et de recueil du consentement.
Le MIT propose des lignes directrices utiles pour être sûr d’inclure toutes les informations nécessaires dans votre formulaire et pour vous assurer de leur bonne compréhension lors de la procédure d’obtention du consentement éclairé. Les formulaires de consentement doivent notamment être rédigés dans des termes simples et clairs. Ces lignes directrices sont les suivantes :
Le formulaire de consentement doit au minimum inclure les éléments suivants, même s’il s’agit d’un consentement verbal :
Les sujets doivent recevoir une copie du formulaire de consentement contenant ces informations. Il faut également leur fournir les coordonnées de l’’IRB de l’université locale au cas où ils auraient des inquiétudes qu’ils ne souhaitent pas exprimer aux chercheurs de l’étude, en précisant par exemple : « Si vous estimez avoir été traité injustement ou si vous avez des questions concernant vos droits en tant que sujet de recherche, vous pouvez contacter le président du Committee on the Use of Humans as Experimental Subjects, MIT, Room E25-143b, 77 Massachusetts Ave, Cambridge, MA 02139, téléphone +1-617-253-6787 ».
Le site du MIT propose des modèles-types de formulaire de consentement que les chercheurs peuvent utiliser. Ces modèles ont été modifiés conformément aux révisions de la Common Rule. Si vous avez des questions concernant la modification d’un modèle de formulaire de consentement fourni par le MIT ou un autre établissement, consultez votre IRB.
Si vous prévoyez de collecter des données personnelles auprès de participants résidant au sein de l’Union européenne, votre formulaire de consentement devra inclure des éléments supplémentaires, conformément au Règlement général sur la protection des données (RGPD) de l’Union européenne. Vous devrez notamment indiquer combien de temps les données des participants seront conservées, préciser si leurs données personnelles seront transférées aux États-Unis (qui n’offrent peut-être pas le même niveau de protection que l’Union européenne), etc.
Nous vous recommandons de consulter la check-list annotée sur le consentement éclairé, qui s’inspire de celle de l’OHRP, afin de vous assurer que votre formulaire de recueil du consentement éclairé inclut bien tous les éléments nécessaires. Cette liste contient des informations sur les points suivants :
La version révisée de la Common Rule autorise le recours au « consentement général » en lieu et place du consentement éclairé. Le consentement général ne s’applique qu’au stockage des données d’identification des individus, à leur maintenance et à leur utilisation dans le cadre de recherches secondaires, sans qu’il soit nécessaire d’obtenir un consentement supplémentaire. Vous n’êtes pas obligé d’obtenir le consentement éclairé par le biais d’une procédure de consentement général : il s’agit simplement d’une option qui est désormais à la disposition des chercheurs.
Le consentement général prévu par la Common Rule comporte plusieurs éléments obligatoires, notamment :
Vous trouverez la liste complète des éléments obligatoires pour l’obtention du consentement général sur le site du ministère américain de la santé et des services sociaux.
Si une personne refuse de donner son consentement général, le chercheur peut choisir de désidentifier les données des sujets pour poursuivre ses recherches. Votre IRB pourra vous fournir des indications sur la politique de l’établissement en cas de refus, y compris sur la possibilité de redemander le consentement général ou l’obtention du consentement éclairé.
Tous les IRB n’ont pas adopté le principe de consentement général. Pensez à vérifier auprès de votre IRB si cette option est possible dans le cas de votre recherche. La mise en œuvre du principe de consentement général nécessite de bien réfléchir à la formulation du formulaire de consentement. Lorsque l’IRB évalue les projets de recherche secondaire, il doit vérifier que la recherche secondaire envisagée relève bien des catégories de recherche identifiées dans le formulaire de consentement initial.
Il est possible que votre IRB vous demande des éclaircissements ou qu’il signale dans votre protocole de recherche des éléments problématiques qui vous semblent surprenants. Il est utile de savoir à l’avance quels types de protocoles et de problèmes risquent de susciter l’inquiétude des IRB ou revêtent pour eux une importance particulière. Inversement, il est important de garder à l’esprit quelques considérations relatives au protocole de recherche qui vous aideront à répondre aux inquiétudes les plus courantes des IRB.
Une fois l’étude commencée, vous devez rester attentif aux éventuels changements ou problèmes qui peuvent survenir dans le cadre de l’étude et qui nécessitent d’être signalés et/ou de mettre en place d’autres procédures. Les chercheurs doivent s’assurer de l’existence d’un système de communication efficace entre le personnel de terrain et les chercheurs principaux de manière à ce que tout changement ou tout incident soit signalé à ces derniers pour qu’ils en fassent part à leur tour à l’IRB.
Les chercheurs ont l’obligation de signaler les situations suivantes à l’IRB qui a approuvé l’étude :
On entend par violation du protocole toute modification, toute déviation ou tout écart par rapport au protocole ou aux procédures du projet de recherche qui sont sous le contrôle de l’investigateur et qui n’ont pas été examinés et approuvés par l’IRB. Les violations du protocole se divisent en deux catégories : les violations majeures (à signaler) et les violations mineures (qui n’ont pas besoin d’être signalées).
Les modifications apportées à l’étude, notamment à la composition de l’équipe de l’étude, à la taille de l’échantillon, à l’instrument d'enquête, aux formulaires de consentement, etc. doivent être examinées et approuvées par l’IRB avant d’être mises en œuvre. Toute modification du protocole de recherche et/ou des procédures de l’étude qui relève du contrôle de l’investigateur et qui est mise en œuvre avant d’avoir été approuvée par l’IRB doit être signalée comme violation du protocole. De telles modifications sont vues d’un mauvais œil par l’IRB parce qu’elles peuvent porter involontairement atteinte aux droits, à la sécurité ou au bien-être des participants, ou bien à l’exhaustivité, à l’exactitude et à la fiabilité des données de l’étude.
Si les modifications apportées au protocole et/ou aux procédures de l’étude n'ont pas d’impact majeur sur les droits, la sécurité ou le bien-être des participants, ni sur l’exhaustivité, l’exactitude et la fiabilité des données de l’étude, il n’est pas nécessaire de les signaler à l’IRB, mais ils doivent être consignés dans les dossiers de l’étude.
Tout événement problématique ou imprévu concernant le déroulement de l’étude ou la participation des sujets doit également être signalé à l’IRB. Il peut s’agir, par exemple, d’atteintes à la vie privée ou aux données confidentielles des participants (voir ci-dessous), de problèmes de non-conformité ou de modifications des mesures visant à limiter les risques encourus par les participants.
Les atteintes potentielles à la vie privée ou à la confidentialité des données des participants constituent des « incidents majeurs » qui doivent être signalés à l’IRB. Le chercheur principal est chargé de veiller à la sécurité des données de la recherche lorsqu’elles sont collectées, stockées, transmises ou partagées. Tous les membres de l’équipe de recherche doivent être correctement formés à la sécurisation et à la protection des données de recherche.
Notez que les violations des protocoles approuvés par l’IRB concernent souvent l’exposition, accidentelle ou non, de données confidentielles (comme la perte de tablettes, d’ordinateurs ou d’appareils photo contenant les données des sujets, qu’elles soient ou non chiffrées). Lorsque des données personnelles ou identifiables sont exposées, l’IRB doit déterminer le risque de préjudice que cette exposition fait courir aux sujets et les mesures correctives que l’équipe de recherche doit mettre en œuvre pour faire face à ces risques. Il peut décider, par exemple, que les chercheurs doivent contacter les sujets de l’étude pour les informer de l’atteinte à la protection de leurs données, ou qu’une assistance psychologique ou juridique supplémentaire doit être proposée aux sujets pour qu’ils puissent faire face aux conséquences de cette violation des données. L’IRB peut également décider que les données collectées en violation des protocoles de l’étude ou sans le consentement pleinement éclairé des sujets ne peuvent pas être utilisées dans le cadre de la recherche, bien qu’il s'agisse d’un cas extrême qui ne se produit que rarement. Dans la plupart des cas, le risque de préjudice est faible et l’IRB demandera simplement l’arrêt de la collecte des données et la modification des protocoles de l’étude afin de garantir la conformité avec le projet initial soumis à l’IRB.
Vous devez également signaler tout problème imprévu comportant un risque potentiel pour les participants ou pour d’autres personnes. Un problème inattendu dans le cadre de la recherche est un événement qui présente un risque dont la nature, la gravité ou la fréquence dépasse ce qui était décrit dans le protocole, le formulaire de consentement ou tout autre document relatif à l’étude préalablement examiné et approuvé par l’IRB.
La page web de l’OHRP donne davantage d’indications sur les « problèmes imprévus », notamment sur les modalités de signalement de ces problèmes à l’IRB. Les problèmes imprévus qui constituent des événements indésirables graves doivent être signalés à l’IRB dans un délai d’une semaine après que l’investigateur a pris connaissance de l’événement, tandis que les autres problèmes de ce type doivent être signalés dans un délai de deux semaines.
Comme l’indique la page web de l’OHRP, les événements indésirables couvrent à la fois les dommages physiques et psychologiques. Ils surviennent le plus souvent dans le contexte de la recherche biomédicale, mais peuvent parfois se produire dans le cadre de la recherche en sciences sociales et comportementales. Si un événement indésirable constitue un problème imprévu, il doit être signalé à l’IRB. Vous trouverez ci-dessous quelques exemples d’événements indésirables.
Chaque fois qu’un événement indésirable majeur se produit, l’IRB compétent doit être immédiatement contacté pour déterminer la marche à suivre (par exemple, l’étude doit-elle être interrompue ou faut-il simplement remplir un formulaire de déclaration d’événement indésirable ?). Cette décision est laissée à l’appréciation de l’IRB. Les événements indésirables majeurs comprennent :
Par exemple, un décès inattendu est un événement indésirable grave et doit donc être signalé à l’IRB. En règle générale, les décès inattendus doivent être signalés dans les 48 heures, mais il est préférable de le faire le plus tôt possible. On entend par décès inattendu le décès d’un participant sans lien avec l’un des risques énumérés dans le protocole ou le formulaire de consentement, et dont la cause est probablement liée aux procédures de recherche et/ou aux interventions menées dans le cadre de l’étude.
Selon les circonstances, l’IRB peut être amené à prendre des mesures immédiates pour minimiser les risques de dommages supplémentaires pour les participants, par exemple en interrompant le recrutement de nouveaux participants ou en suspendant l’autorisation de mener la recherche.
L’IRB est tenu de réexaminer et de réapprouver tous les projets de recherche non exemptés à intervalles réguliers en fonction du niveau de risque qu’ils présentent, mais pas moins d’une fois par an. C'est ce qu’on appelle l’« examen continu ».
En vertu de la Common Rule révisée, cet examen continu n’est pas nécessaire dans les cas suivants :
En vertu de la nouvelle version de la Common Rule, les nouveaux protocoles approuvés par l’IRB du MIT dans le cadre d’une procédure d’examen accélérée (sans passer par la réunion du comité) n’ont plus besoin d’être réexaminés chaque année, sauf décision contraire du COUHES. Au lieu de cela, les investigateurs doivent soumettre un rapport annuel d’avancement du projet (très bref) et remplir un questionnaire d’examen continu (Continuing Review Questionnaire) tous les trois ans. Les études approuvées antérieurement restent soumises à un examen annuel. Le MIT exige également que le projet fasse l’objet d’un examen annuel jusqu’à la fin de l’analyse des données.
Dans le cadre de la procédure d’examen continu, les chercheurs doivent remettre un rapport à leur IRB avant l’expiration de leur certificat d’approbation. Le MIT demande aux chercheurs de remplir un questionnaire d’examen continu informant l’IRB de l’état d’avancement de leurs recherches, 60 jours avant la date d’expiration de l’avis favorable de l’IRB. Ce formulaire inclut des informations sur les activités menées au cours de l’année écoulée, le recrutement des sujets et l’attrition, les événements indésirables, les réclamations des participants et les publications. Si les chercheurs ne soumettent pas le formulaire dans les délais impartis, l’étude est automatiquement interrompue, les subventions de recherche correspondantes sont suspendues et aucune autre recherche sur des sujets humains ne peut être menée dans le cadre du protocole.
L’IRB peut ensuite décider de réapprouver ou non la recherche en fonction de l’émergence de nouvelles informations susceptibles de modifier sa décision, notamment en ce qui concerne les avantages ou les risques potentiels pour les sujets. Ces informations peuvent également amener l’IRB à revoir son évaluation des risques du protocole et à réévaluer la catégorie d’examen dont relève le projet. Il faut donc tenir compte de cette possibilité au moment de budgétiser le temps nécessaire à l’examen éthique continu de l'étude. L’IRB détermine également s’il existe de nouvelles informations qui nécessitent une révision du protocole et/ou du formulaire de consentement éclairé.
Pour plus d’informations, voir Human Subjects Decision Chart 11: “Is Continuing Review Required Under 45 CFR 46.109(f)?”
Publication : Les chercheurs doivent signaler la publication de leur étude sous forme de document de travail ou sous toute autre forme dans leur formulaire d’examen annuel. Les protocoles de l’IRB restent souvent actifs pendant des années après la fin des travaux sur le terrain, car une même étude peut donner lieu à de multiples publications. L’IRB du MIT autorise la clôture de l’étude une fois que « l’inscription à l’étude est close, que la totalité des sujets a terminé l’ensemble des procédures de l’étude, que la collecte des données est achevée ET que l’analyse des données est terminée ». Lorsque des données désidentifiées sont rendues publiques, les chercheurs doivent le signaler dans le rapport de fin d’étude remis à l’IRB.
Registre d’essais : Lorsqu’ils enregistrent leur étude dans le registre des ECR de l’AEA, les chercheurs doivent fournir les informations relatives à la procédure d’approbation par l’IRB. Ils doivent notamment indiquer s’ils ont reçu l’approbation d’un IRB (obligatoire), le nom de l’IRB concerné, la date d’approbation et le numéro d’approbation.
Pour les projets J-PAL : Tous les chercheurs qui mènent des projets de recherche au sein de J-PAL doivent soumettre leur certificat IRB et leurs formulaires de consentement à J-PAL sur Salesforce.
Dernière modification : avril 2021.
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Ce document a été traduit de l’anglais par Marion Beaujard.
Nous tenons à remercier Jack Cavanagh, Sarah Kopper, Jim Shen, Keesler Welch et Evan Williams pour leurs relectures et leurs commentaires. Ce document a été traduit de l’anglais par Marion Beaujard. Toute erreur est de notre fait.
Programme CITI, "Social-Behavioral-Educational (SBE) Refresher 1" (dernière consultation : septembre 2019).
Department of Health and Human Services, Office of Human Research Protections, 2017, "Institutional Review Board (IRB) Authorization Agreement" (dernière consultation : décembre 2017). Exemple d’IAA.
Murphy, Kathleen. 2020. “Collaborating with the Institutional Review Board (IRB).” In: Cole, Dhaliwal, Sautmann, and Vilhuber (eds), Handbook on Using Administrative Data for Research and Evidence-based Policy. Consulté sur https://admindatahandbook.mit.edu/book/latest/irb.html le 18-03-2021.
O’Hara, Amy. 2020. “Model Data Use Agreements: A Practical Guide.” In: Cole, Dhaliwal, Sautmann, and Vilhuber (eds), Handbook on Using Administrative Data for Research and Evidence-based Policy. Consulté sur https://admindatahandbook.mit.edu/book/latest/dua.html le 18-03-2021.
Staats, Alyssa, Kristianna Post, Lindsey Shaughnessy, and Anita Desai, 2019. "Human Subjects and IPA IRB." Présentation réalisée dans le cadre de la formation 2019 pour le personnel de J-PAL/IPA Global. Présentation de la procédure des IRB et de la manière dont elle s’applique aux projets IPA/J-PAL.