Gestion de l’équipe de terrain
Summary
Cette section traite de la logistique associée à la gestion des enquêteurs et des équipes d’enquêteurs. En fonction de la taille de votre équipe de terrain, il vous faudra peut-être mettre en place des procédures permettant de superviser jusqu’à 50 personnes sur le terrain. En planifiant à l’avance leur mode de rémunération, les modalités de communication avec leurs superviseurs et les protocoles de sécurité sur le terrain, vous vous assurerez que l’enquête se déroule sans heurts et sans retards.
Gestion des enquêteurs
Pour gérer efficacement les équipes d’enquêteurs, il est essentiel de définir des structures hiérarchiques claires et de maintenir un dialogue régulier. Les enquêteurs doivent être répartis en équipes de petite taille (voir la ressource sur le recrutement et la formation des enquêteurs pour plus d’informations) et relever directement d’un superviseur. Les superviseurs peuvent, quant à eux, être placés sous l’autorité d’un responsable de terrain, d’un associé de projet ou d’un assistant de recherche, selon la structure de l’équipe. Il est recommandé d’organiser des sessions de débriefing quotidiennes avec l’ensemble de l'équipe, au moins pendant les premières semaines qui suivent le lancement de l’enquête. Par la suite, vous pourrez en réduire la fréquence en fonction de l’avancement du travail et du respect des protocoles par l’équipe. Bien que vos enquêteurs soient généralement censés respecter la structure hiérarchique de l’équipe, ils doivent également être encouragés à contacter directement l’associé de projet ou l’assistant de recherche s’ils sont victimes de harcèlement ou de comportements inacceptables de la part d’autres membres du personnel. Voici quelques bonnes pratiques à adopter pour gérer efficacement votre équipe :
Sessions hebdomadaires de débriefing de l’équipe et de remise à niveau des connaissances
Ces sessions peuvent être dirigées par l’assistant de recherche ou par l’assistant de projet. Il est important de maintenir ce degré de régularité de façon à pouvoir régler tous les problèmes qui risquent d’entraver le bon déroulement de la collecte de données dès qu’ils surviennent. Voici quelques sujets qu’il peut être utile d’aborder lors des séances de débriefing :
- Résolution des problèmes : Les assistants de recherche demandent aux enquêteurs quelles difficultés spécifiques ils ont rencontrées et leur expliquent comment les résoudre. Cela donne aussi l’occasion aux enquêteurs d’échanger sur leurs techniques d’enquête respectives et d’en tirer des enseignements.
- Résolution des erreurs : L’assistant de recherche aborde les erreurs les plus fréquentes et les stratégies à mettre en œuvre pour y remédier.
- Gestion des formulaires et des lots : L’assistant de recherche assigne des listes supplémentaires de répondants aux enquêteurs et passe en revue les formulaires d’enquête actualisés si des modifications ont été apportées à la version précédente.
- Stratégies d’amélioration de la productivité et de la gestion du temps.
Évaluation des performances des membres de l’équipe de terrain
Il est recommandé de faire le point individuellement sur le travail des membres de l’équipe une fois par mois, ou à intervalles réguliers. Idéalement, un premier retour d’information doit être effectué très tôt (par exemple, à l’issue de la première semaine d’enquête) afin de repérer les erreurs et les problèmes éventuels et de garantir la qualité des données collectées par la suite. Ce retour d’information doit s’appuyer sur les données issues de back-checks et de contrôles à haute fréquence qui comparent les réponses obtenues, la durée des enquêtes et d’autres paramètres d’un enquêteur à l’autre ou d’une équipe à l’autre. Un retour d’information individuel bien mené contribue grandement à renforcer la motivation de l’équipe et est généralement très apprécié par le personnel.
- Incitations basées sur les performances : S’il est parfois judicieux d’offrir des incitations financières basées sur les performances, celles-ci ne doivent pas se fonder sur des indicateurs quantitatifs comme le nombre d’enquêtes réalisées, car les enquêteurs risquent alors de compromettre la qualité des données dans le seul but d’obtenir ces primes. On peut en revanche opter pour des indicateurs qualitatifs, à condition qu’ils soient clairement définis. Les incitations doivent également être conformes aux politiques du service des ressources humaines de l’établissement recruteur.
- Une autre façon, moins formelle, d’offrir des incitations consiste à décerner des « prix » lors de la séance de débriefing hebdomadaire, pour souligner différents points forts ou saluer les bonnes performances de certains enquêteurs devant l’ensemble de l’équipe. Une autre option consiste à offrir des cartes de remerciement ou des petits cadeaux (par exemple, des bonbons ou du crédit téléphonique). Si elles sont bien utilisées, ces incitations moins formelles peuvent encourager les bonnes performances. Veillez à ce que les cadeaux soient adaptés au contexte et à ce qu’ils aient de la valeur pour tous les enquêteurs qui les reçoivent.
Heures de permanence :
Il est utile de planifier, à plusieurs reprises au cours de la collecte des données, des sessions au cours desquelles les enquêteurs pourront s’entretenir avec un membre senior de l’équipe de terrain (par exemple, l’assistant de recherche, un agent de suivi, le superviseur, etc.). Ces sessions sont très efficaces pour identifier et régler les problèmes au sein de l’équipe, car les membres sont souvent plus à l’aise lors de discussions en tête à tête que devant le reste du groupe.
La structure des équipes de terrain est également abordée en détail dans la ressource sur le recrutement et la formation des enquêteurs.
Communication avec l’équipe de terrain
La mise en place de protocoles de communication efficaces est indispensable pour garantir tant la réussite de l’enquête que la satisfaction des équipes de terrain. Au début du projet, prenez le temps de déterminer comment l’équipe de recherche va communiquer avec l’équipe de terrain. Les groupes WhatsApp, Slack ou toute autre plateforme de discussion de groupe sont généralement les outils les plus adaptés pour la communication entre les enquêteurs et le personnel de recherche1. Notez qu’aucune information confidentielle sur l’enquête ne doit être partagée sur WhatsApp. La plupart des enquêteurs ont accès à ces plateformes, ce qui facilitera grandement la communication avec l’équipe (ou les équipes). Des règles strictes concernant ce qui peut être publié sur ces plateformes doivent être communiquées à l’équipe de terrain au début du projet, de façon à ce que seuls des messages à caractère professionnel soient envoyés. Les équipes de recherche doivent également prendre des décisions concernant les points suivants :
- Comment les enquêteurs doivent-ils communiquer avec l’équipe de recherche ? Par exemple, si les enquêteurs sont dans l’impossibilité d’aller travailler, comment doivent-ils en informer l’équipe de recherche, et combien de temps à l’avance (s’il ne s’agit pas d’une situation d’urgence) ?
- Comment l’équipe de recherche doit-elle communiquer avec les équipes de terrain ?
- Horaires de travail : Sont-ils fixes ? L’emploi du temps change-t-il chaque semaine ? Certains projets ont des horaires très réguliers, tandis que d’autres nécessitent une grande flexibilité. Ces informations peuvent être communiquées dans le cadre d’une réunion hebdomadaire ou quotidienne, mais si les horaires de travail ne sont pas fixes, il faut trouver un autre moyen d’en informer l’équipe.
- Comment allez-vous informer l’équipe des modifications apportées à l’emploi du temps ? Par exemple, il peut arriver que des facteurs extérieurs (comme une manifestation) ou des raisons internes (comme des changements à apporter à l’enquête, en particulier pendant la phase de pilotage) nécessitent l’interruption temporaire du travail sur le terrain. S’il y a des chances pour que l’emploi du temps subisse des modifications, il vaut mieux le signaler d’emblée de façon à définir des attentes réalistes.
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- Faire le point sur le projet avec les équipes de terrain : Il est généralement utile d’organiser des sessions régulières pour faire le point sur l’avancement du projet avec les travailleurs de terrain. Vous pouvez par exemple leur présenter l’état d’avancement de l’enquête accompagné de quelques indicateurs de base comme la durée moyenne des enquêtes, et en profiter pour évoquer, le cas échéant, les questions de l’enquête qui donnent des résultats surprenants ou présentent une distribution inhabituelle. Cela permet à la fois de motiver l’équipe en lui montrant l’état d'avancement de son travail et de lui rappeler que les données sont soumises à des contrôles, ce qui décourage la fraude. Les travailleurs de terrain apprécient également de recevoir des retours individuels afin de connaître leurs points forts ainsi que les zones d’amélioration potentielle. Lors de ces sessions, les travailleurs de terrain peuvent également donner leur avis sur le déroulement des opérations sur le terrain, par exemple sur les questions qui posent problème aux enquêtés ou sur les stratégies mises en place par différents enquêteurs pour amener les enquêtés à répondre à des questions difficiles.
Rémunération de l’équipe de terrain
L’administration des finances est l’un des plus grands casse-tête invisibles que pose la gestion d'une équipe sur le terrain. Les modalités de paiement, le calendrier et le montant de la rémunération des enquêteurs et des superviseurs doivent être précisés dans votre plan de travail sur le terrain. Voici quelques points à prendre en compte dans ce domaine :
- Délai de paiement : Gardez à l’esprit qu’il y a souvent un décalage entre le moment où les enquêteurs commencent à travailler et celui où ils sont payés. Même si vous leur versez des indemnités journalières et des indemnités de transport, ce délai peut poser problème si les enquêteurs sont obligés d'avancer les frais de carburant et de restauration. Envisagez de verser ces indemnités jusqu’à ce que les enquêteurs soient payés en leur accordant une prime de début de projet ou un prêt (qui peut être automatiquement déduit de leur premier salaire). Si vous n’anticipez pas ce problème, le lancement de l’enquête peut s’en trouver ralenti.
- Payer en espèces ou par virement automatique/paiement mobile :
- Virement automatique/paiement mobile : Certains bureaux, comme J-PAL Asie du Sud, n’autorisent pas les paiements en espèces et exigent que tous les paiements soient effectués par virement sur le compte bancaire des enquêteurs. Dans les pays où il est possible de déposer des fonds sur un compte bancaire ou d’effectuer des transferts d’argent par téléphone portable, n’oubliez pas qu’il s’écoule parfois un peu de temps entre le dépôt des fonds et le moment où l’on peut effectuer un retrait d’argent dans une banque ou un point de retrait. Pour éviter des retards importants, il sera peut-être nécessaire d’avancer suffisamment d’argent aux équipes opérant dans des zones reculées où elles n’auront pas accès à des points de retrait. Des documents supplémentaires peuvent être exigés en cas de virement automatique (par exemple, en Inde, un numéro de compte permanent (PAN) est demandé pour les virements bancaires).
- Espèces : Bien que cette solution soit potentiellement plus facile à mettre en œuvre d’un point de vue logistique et occasionne moins de délais, elle présente toutefois un risque majeur en termes de sécurité. Veillez à mettre en place des procédures pour retirer l’argent de la banque en toute sécurité et demandez régulièrement des comptes à votre équipe afin de la dissuader de détourner des fonds et de pouvoir détecter rapidement tout problème d’argent.
Pour les remboursements :
- Mettez en place un système de contrôle et de suivi des dépenses professionnelles des enquêteurs.
- Ce système peut prendre la forme d’un registre d’utilisation des motos, d’une confirmation de l’agent de suivi ou du superviseur concernant les dépenses déclarées, ou de feuilles de temps permettant de déterminer quand les frais de transport et autres indemnités de travail sur le terrain doivent être remboursés.
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- Faites connaître vos exigences aux enquêteurs (par exemple la nécessité de présenter des reçus). Il est également utile, lors de la formation des enquêteurs, de définir les attentes en indiquant clairement le délai à prévoir entre la soumission d’une demande de remboursement et le versement des fonds, et en précisant les documents qui seront demandés pour obtenir le remboursement. Pour en savoir plus sur la gestion et le suivi du budget, veuillez vous référer à la ressource correspondante.
Accord de confidentialité des enquêteurs
Cette section se concentre sur les exigences auxquelles sont soumis les enquêteurs en matière de certification pour la recherche sur des sujets humains (HSC). Les protocoles de recherche de J-PAL exigent que l’ensemble du personnel clé d’un projet de recherche suive une formation CITI à la recherche sur des sujets humains, et J-PAL exige par ailleurs que l’ensemble de son personnel de recherche suive cette formation. Pour plus d’informations, voir la ressource sur les IRB.
Protéger la confidentialité des données de recherche est un aspect important de ces exigences. Il est essentiel de protéger la vie privée des participants afin d’éviter toute forme de discrimination, d’embarras, d’atteinte à la situation financière ou sociale, et bien d’autres problèmes. Toute violation de la confidentialité des données tombe également sous le coup de la loi et est passible de sévères sanctions. Il est donc essentiel de dispenser une formation à la recherche sur des sujets humains aux membres de l’équipe qui (1) vont recueillir le consentement éclairé des participants à la recherche, ou (2) vont collecter des données auprès des participants par le biais d’entretiens individuels ou de groupes de discussion, de tests, de mesures physiques ou de toute autre procédure impliquant un contact direct avec le participant. Conformément aux exigences des IRB, les chercheurs principaux doivent également s’assurer que toutes les informations collectées sur les individus restent strictement confidentielles. Ils doivent donc veiller à ce que l’ensemble du personnel qui travaille sur le projet et a accès aux données soit formé à la confidentialité de l’enquête et signe un accord de confidentialité. Ces accords continuent de s’appliquer même après la fin du contrat de travail de l’enquêteur ou la fin du projet.
Signaler le caractère confidentiel de l’enquête
Pour réussir à obtenir les informations les plus précises et les plus complètes possibles de la part des répondants, il faut que ceux-ci soient disposés à coopérer et à participer activement à l’enquête. Pour ce faire, les enquêteurs doivent établir une bonne relation avec le répondant, ce qui nécessite qu’ils se comportent avec politesse, tact, patience et professionnalisme. Les enquêteurs doivent également faire savoir aux répondants qu’ils ne porteront aucun jugement et se montreront impartiaux, et que les réponses fournies resteront confidentielles.
Les enquêtes portent parfois sur des questions très personnelles et sensibles, comme les revenus du ménage, les périodes de disette et les stratégies pour y faire face, les dettes, les appartenances politiques ou encore les problèmes de santé. Il arrive également que les répondants donnent des informations sur leurs projets d’avenir, qu’ils ne souhaitent peut-être pas partager avec d’autres membres de leur communauté.
Si l’enquête exige par ailleurs que seuls les enquêtés répondent aux questions et que ni l’opinion, ni la présence des membres de la famille ne sont requises, vous devrez alors demander à toutes les personnes autres que le répondant de quitter les lieux. La présence pendant les entretiens d’autres membres de la communauté qui ne participent pas à l’enquête peut déstabiliser les relations de pouvoir au sein de la communauté ou mettre les répondants dans l’embarras. L’enquêteur, en tant que responsable de la conduite du questionnaire, doit veiller à la confidentialité des informations, ce qui implique d’éloigner les auditeurs indésirables selon les modalités précisées dans l’enquête et de mener l’entretien dans un lieu privé. N’oubliez pas que le comportement de l’enquêteur aura une incidence sur l’exactitude des informations collectées, ainsi que sur la façon dont le travail de l’équipe de recherche sera perçu par le public. Il est essentiel de présenter les membres de votre équipe aux répondants, y compris les membres senior lorsqu’ils interrompent l’entretien ou qu’ils y prennent part, de façon à ce que le répondant sache qui sont les personnes présentes. Toutefois, si vous vous rendez compte que la personne interrogée semble mal à l’aise ou intimidée lorsqu’elle s’exprime devant les membres de votre équipe, fiez-vous à votre intuition et demandez poliment à (ou aux) membre(s) de l’équipe de bien vouloir vous laisser un peu de tranquillité.
Voici quelques moyens concrets qui permettront aux enquêteurs de faire respecter la confidentialité sur le terrain :
- Fournir des explications détaillées sur l’objectif du projet et les raisons pour lesquelles ces données sont collectées.
- Garder une apparence et un ton neutres et professionnels, en évitant par exemple de porter les couleurs ou le logo d’un parti politique ou de prendre l’air surpris lorsque les personnes interrogées répondent à une question délicate.
- Interrompre immédiatement l’entretien lorsqu'un tiers (y compris un membre de la famille de la personne interrogée) tente d’écouter. L’enquêteur peut demander poliment à la personne présente de quitter les lieux ou proposer au répondant d’aller dans un endroit plus privé.
- Les enquêteurs peuvent porter un badge professionnel afin de prouver qu’ils travaillent bien pour le projet.
- Il est important de remercier la personne interrogée et de lui répéter, à la fin de l’enquête, que toutes les informations partagées resteront strictement confidentielles.
Quels sont les membres du personnel qui ont besoin de suivre une formation à la recherche sur des sujets humains ?
Comme indiqué plus haut, les membres du personnel clé mentionnés dans la demande d’autorisation soumise à l’IRB doivent être en possession d’un certificat à jour de formation à la recherche sur des sujets humains. Cependant, bien d’autres membres du personnel auront également accès aux données identifiées, notamment les coordinateurs d’enquête, les analystes de données, les agents de suivi, les enquêteurs et les responsables de la recherche. Bien que certains de ces membres n’aient pas besoin de suivre une formation HSC, toute personne ayant accès aux données désagrégées et identifiées doit suivre, au minimum, une formation à la recherche sur des sujets humains et signer un accord de confidentialité concernant la non-divulgation des données. Ces documents signés doivent être conservés dans les dossiers du projet. Les thèmes à aborder dans le cadre de la formation à la recherche sur des sujets humains figurent ci-dessous (lien).
Formulaires d’accords de confidentialité
Les accords de confidentialité sont juridiquement contraignants et doivent être respectés à la lettre. Ils doivent être simples et clairs. Les personnes chargées de la collecte des données doivent savoir que toute violation de cet accord est passible de lourdes sanctions, qui doivent également être indiquées dans l’accord. Ces sanctions peuvent aller d’une amende à une peine de prison, selon les lois locales régissant la confidentialité des données. Il est donc important de vérifier ces lois avant de faire signer des accords de confidentialité aux enquêteurs.
Formation des enquêteurs en matière de certification à la recherche sur des sujets humains, de confidentialité des données et de non-divulgation
Il incombe à l’assistant de recherche ou au responsable de la formation de prévoir une formation à la recherche sur des sujets humains, à la confidentialité des données et au consentement éclairé avant le déploiement des enquêteurs sur le terrain. Cette formation peut être intégrée à la formation sur le questionnaire.
Principaux sujets à aborder au cours de la formation à la recherche sur des sujets humains :
- Rôle de l’enquêteur : L’enquêteur est parfois le seul membre de l’équipe de l’étude avec qui le participant est en contact. À son contact, les individus se forgent donc une opinion du projet en fonction de la manière dont il se présente. L’enquêteur est chargé de s’assurer que les informations collectées dans le cadre de l’étude sont fournies par des personnes qui comprennent pleinement ce à quoi elles consentent. En outre, l’enquêteur doit s’assurer que les informations collectées et enregistrées sont exactes et complètes pour chacun des répondants cibles. Dans le cas contraire, les objectifs de l’étude ne pourront être atteints. Pour être efficace, l’enquêteur doit respecter scrupuleusement le protocole de recherche, le manuel opérationnel de l’étude et toute autre procédure impliquant un contact avec des participants humains.
- Respect : Chaque membre de l’équipe de recherche doit faire preuve de respect envers les objectifs du projet de recherche, les responsables du projet, le participant individuel et la communauté du participant.
- Participation volontaire : Tout participant a le droit de refuser de répondre à des questions spécifiques d’une enquête ou d’un questionnaire, de fournir un échantillon (de sang, par exemple) ou de se soumettre à un test, et peut décider de se retirer de l’étude à tout moment. L’enquêteur ne peut pas forcer le participant à se retirer de l’étude ni à continuer à y participer.
- Consentement éclairé : Le recueil du consentement éclairé est le processus qui consiste, avant de mener un entretien ou une intervention auprès d’une personne ou d’un groupe de personnes, à obtenir l’autorisation de divulguer des informations personnelles. Le travail de l’enquêteur consiste à fournir aux participants les renseignements nécessaires sur l’objectif de l’étude, ses procédures, ses risques potentiels, ses avantages et bien d’autres sujets. Le consentement éclairé relève d’un processus continu, et il est important que les enquêteurs vérifient régulièrement l’état d’esprit des participants tout au long de l’entretien. Il s’agit notamment d’observer leur langage corporel, car les participants peuvent avoir l’air physiquement mal à l’aise ou confus, sans pour autant révoquer verbalement leur consentement. Si des réactions non verbales sont observées, l’enquêteur doit demander au répondant s’il ou elle souhaite poursuivre l’entretien, et lui rappeler que le consentement éclairé peut être révoqué à tout moment. L’enquêteur doit également en informer son superviseur et noter à la fin de l’entretien que le consentement éclairé a été révoqué ou que le participant a semblé mal à l'aise à l’idée de poursuivre l’entretien. Un modèle de formulaire de consentement éclairé est disponible ici. Les personnes chargées de collecter les données doivent s’entraîner à utiliser le script de consentement éclairé à l’oral, et le responsable de la formation doit également s’assurer qu’elles le comprennent bien. Des exemples de formulaires de consentement éclairé sont disponibles ici.
- Populations vulnérables : Certaines personnes doivent faire l’objet d’une attention et de précautions supplémentaires lorsqu’elles sont invitées à participer à un projet de recherche, parce qu’elles ne sont pas en mesure de comprendre pleinement ce qu’on leur dit et de donner leur consentement éclairé. Par exemple, les parents doivent être associés à toute décision concernant des mineurs.
- Vie privée : Les individus jouissent d’un droit à la vie privée que l’équipe de recherche doit comprendre et respecter. Les membres de l’équipe doivent aussi respecter la vie privée des participants en évitant de leur causer inutilement de l’embarras ou de l’inconfort.
- Protection des informations personnelles : Lorsqu’un participant révèle à un enquêteur des informations personnelles le concernant, il court le risque de voir des informations hautement confidentielles rendues publiques. L’équipe de recherche est donc responsable de protéger le participant contre toute atteinte à la confidentialité.
- Réponses aux participants : Un enquêteur est généralement amené à rencontrer de nombreuses personnes qui se posent des questions sur l’étude, qu’il s’agisse de participants potentiels, de participants à l’étude ou simplement de curieux qui ne participent pas à l’étude. Il est probable que certaines d’entre elles ne comprennent pas ce qu’est la « recherche » ou ne sachent rien des chercheurs qui dirigent le projet. Elles peuvent poser toutes sortes de questions, dont certaines n’auront rien à voir avec les procédures de l’étude. Les enquêteurs doivent donc être formés pour répondre aux nombreuses préoccupations susceptibles d’être exprimées par toutes ces personnes.
Sources : Google Drive de J-PAL sur RR, sites web des membres affiliés, autres sites internet pertinents comme celui d’Oregon State University sur les sujets humains. JHSPH Human Subjects Research Ethics Field Training Guide, Expérience personnelle sur le terrain et notes émanant de collègues.
Sécurité et sûreté
Bien que l’Institutional Review Board (IRB) veille à la sécurité des participants, il est également essentiel de prendre en compte la sécurité de l’équipe chargée de l’enquête, en particulier lorsque l’étude porte sur des sujets sensibles ou se déroule dans des zones peu sûres. Il est important que les équipes de recherche fassent appliquer des protocoles de sûreté et de sécurité pour prévenir autant que possible les problèmes, et pour que les enquêteurs sachent quelle conduite à adopter dans les différentes situations susceptibles de leur causer des préjudices physiques ou psychologiques. Cette section évoque quelques risques courants auxquels les enquêteurs peuvent être confrontés et donne des exemples de protocoles de sécurité. Des considérations supplémentaires sont abordées dans la section « Prise en compte des autres populations » de la ressource Principes éthiques pour les évaluations aléatoires. Voici quelques points à prendre en compte :
- Après toute interaction préjudiciable sur le terrain, les enquêteurs doivent bénéficier d’un entretien de débriefing et d’un accompagnement. Mettez en place des protocoles pour :
- Les risques physiques, par exemple une assurance maladie couvrant les traitements, l’envoi des enquêteurs chez le médecin s’ils sont blessés, la diffusion d’informations sur l’assistance médicale ou les congés pour raisons médicales, le cas échéant, etc.
- Les risques psychologiques, par exemple une procédure de signalement et de remontée des cas de harcèlement. Pour les enquêtes psychologiquement éprouvantes, envisagez de proposer un soutien psychologique, par exemple des services d’aide psychologique auxquels les enquêteurs peuvent faire appel en cas de besoin.
- Des mesures de sécurité supplémentaires peuvent être mises en place dans les zones à risque (ou, par exemple, dans les régions où il n’est pas sûr pour les femmes de voyager seules). Il peut s’agir, par exemple, de faire en sorte que les enquêteurs voyagent toujours par deux, qu’ils soient accompagnés par un membre du personnel de terrain ou par un habitant de la région, ou de mettre à disposition un autre moyen de transport pour éviter les transports en commun la nuit.
- Si le projet se déroule dans une zone à risque ou porte sur des sujets qui sont susceptibles d’accentuer les risques pour les enquêteurs, ces derniers doivent être informés de ces risques potentiels avant le début de la mission.
Vous trouverez ci-dessous une liste des problèmes de sécurité les plus courants et des exemples de protocoles permettant d’y faire face. Il est impératif de bien connaître votre contexte et de consulter le personnel de terrain ou un organisme partenaire local pour identifier les problèmes de sécurité les plus probables et déterminer comment y remédier. Il est possible qu’un organisme partenaire local ait déjà des protocoles en place.
- État des infrastructures : Le mauvais état des routes et des ponts constitue un problème majeur dans les zones rurales, où les routes ne sont pas toujours goudronnées et sont donc sujettes aux nids-de-poule ou aux coulées de boue pendant la saison des pluies. Circuler sur ces routes peut donner lieu à des difficultés techniques (par exemple tomber en panne ou s’enliser dans la boue) ou à des accidents de la route. De même, les routes ou les ponts peuvent être emportés par les eaux et devenir impraticables. Les protocoles recommandés sont les suivants :
- Évitez autant que possible de circuler la nuit, car les routes de campagne ne sont généralement pas bien éclairées. Cela signifie que les entretiens de la journée doivent se terminer suffisamment tôt pour permettre aux enquêteurs de rentrer à la base tant qu’il fait encore jour.
- Dans la mesure du possible, essayez d’éviter de réaliser des enquêtes pendant la saison des pluies, lorsque les routes et les ponts ont plus de risques d’être emportés par les eaux.
- Vérifiez l’état des routes au moment de sélectionner le site où les enquêtes vont être effectuées pour une journée donnée. Prévoyez des plans de secours afin de pouvoir réaliser les enquêtes dans une autre zone si un village donné est inaccessible en raison de l’état des routes.
- Discutez des différents itinéraires possibles et sélectionnez l’itinéraire le plus sûr. Même si certains endroits ne sont accessibles que par un seul itinéraire, l’équipe d’enquêteurs peut choisir le mode de déplacement le plus sûr.
- Conditions météorologiques : Les catastrophes naturelles comme les tremblements de terre, les pluies de la mousson, les inondations, les feux de forêt, les vagues de chaleur, etc., posent des problèmes de sécurité plus urgents. Au-delà des problèmes de sécurité immédiats, les fortes intempéries peuvent provoquer des coulées de boue, des chutes de débris et de poteaux électriques, des incendies, et bien d’autres problèmes. De telles conditions météorologiques peuvent être localisées ou s’étendre à l’ensemble de la région ou du pays. Les protocoles recommandés sont les suivants :
- Arrêter immédiatement toutes les activités d’enquête s’il existe un risque raisonnable pour la sécurité.
- Consulter régulièrement les alertes nationales et les prévisions météorologiques locales, en particulier si les activités d’enquête se déroulent pendant une période à haut risque (comme la mousson).
- Violence, criminalité et instabilité politique : La violence et la criminalité, tant au niveau local que national, constituent une menace pour la sécurité physique de l’équipe de l’enquête. En outre, l’instabilité politique, bien qu’elle ne constitue pas en soi une menace immédiate pour la sécurité physique, peut également être à l’origine de préjudices physiques dus à des violences commises par des émeutiers, la police ou l’armée. Par ailleurs, des actes de violence et de criminalité peuvent tout à fait se produire dans un contexte de stabilité politique. Les protocoles recommandés sont les suivants :
- Se renseigner sur l’état actuel du pays et de la localité où l’enquête va se dérouler.
- Se renseigner sur les problèmes de sécurité et les protocoles suggérés par le personnel local, et veiller à ce que toute inquiétude soit immédiatement communiquée au personnel de recherche.
- Contacter la police locale pour connaître les mesures de sécurité à adopter. Réfléchir à un éventuel partenariat avec la police locale pour assurer la sécurité des enquêteurs pendant les journées d’enquête.
- Exemple : Dans le cadre d’un projet en Afrique du Sud, des assistants de recherche sur le terrain ont travaillé en partenariat avec les autorités locales pour assurer la sécurité de l’équipe d’enquêteurs. Si les districts où l’incidence de la criminalité et de la violence était trop élevée ont été exclus de l’échantillon, certains des districts inclus étaient géographiquement proches de ces zones exclues. Les autorités locales ont signé un contrat avec l’équipe de recherche par lequel elles s’engageaient à patrouiller dans les zones de travail de l’équipe d’enquête à des dates et des horaires précis. En contrepartie, l’équipe de recherche leur a offert une rétribution sous forme de dons en nature ou de sommes d’argent.
- Harcèlement ou discrimination : Les enquêteurs peuvent être victimes de harcèlement ou de discrimination de la part des participants à l’enquête, des habitants de la région, voire parfois d’autres membres du personnel de terrain. Cette situation est plus susceptible de se produire lorsque les participants sont pris au dépourvu par des questions délicates ou lorsqu’un enquêteur est perçu comme vulnérable. Il arrive dans certains cas que les participants et la population locale adressent des commentaires grossiers aux enquêtrices, en particulier lorsqu’elles sont seules. Les protocoles recommandés sont les suivants :
- Accorder une attention particulière aux groupes vulnérables, ou qui sont particulièrement susceptibles d’être victimes de harcèlement. Envisager de prendre des mesures de précaution supplémentaires pour les enquêteurs les plus vulnérables, par exemple en veillant à ce que les enquêtrices ne voyagent pas ou n’effectuent pas d’entretiens seules.
- Si nécessaire, former des paires ou des trios d’enquêteurs.
- Interrompre l’entretien si le répondant montre des signes d’agitation.
- Faire en sorte que tout enquêteur qui est victime de harcèlement ou qui interroge un répondant particulièrement agité en parle immédiatement à un superviseur.
- Éviter de trop attirer l’attention en imposant aux enquêteurs de porter une tenue correcte ainsi qu’un badge d’identification pour montrer qu’ils travaillent pour un organisme officiel.
- Dangers et risques pour la santé : Certaines interventions dans le domaine de la santé nécessitent la collecte d’échantillons biologiques, comme des échantillons de sang, ou le relevé de mesures physiques. Dans ce cas, des protocoles supplémentaires doivent être mis en place pour protéger les participants et les enquêteurs contre les risques sanitaires. Ces interventions peuvent inclure la réalisation de prises de sang, l’administration de vaccins ou la prescription de médicaments par un agent de santé communautaire. Il est recommandé de prendre des précautions supplémentaires lorsque le travail a lieu dans des endroits où l’accès aux infrastructures médicales est difficile. Les protocoles recommandés sont les suivants :
- La formation des enquêteurs doit mettre l’accent sur les mesures de sécurité et d’hygiène. Voir également nos vidéos sur les thèmes généraux à aborder lors de la formation et les mesures d’hygiène et de sécurité (ainsi qu’une deuxième vidéo sur l’hygiène et la sécurité).
- Le prélèvement d’échantillons, notamment de sang, ne doit être effectué que par des professionnels de santé formés à cet effet.
- Veiller à ce que tout enquêteur qui entre en contact avec des échantillons biologiques (par exemple, s’il renverse un échantillon alors qu’il ne porte aucun équipement de protection individuelle, etc.) prenne immédiatement contact avec un superviseur.
Considérations relatives aux enquêtes à distance
La mise en œuvre d’une enquête à distance doit faire l’objet d’un travail de réflexion et de planification supplémentaire afin d’assurer le bon déroulement de l’étude. J-PAL a compilé un certain nombre de ressources pour faciliter ce travail de planification, répertoriées dans cet article de blog. Voir également la check-list de J-PAL pour le passage aux enquêtes CATI et les considérations mentionnées dans notre ressource sur la logistique des enquêtes (telles que la gestion des appareils, le suivi des répondants et le temps de communication). Les principaux ajustements en matière de gestion de l’équipe de terrain concernent la gestion des enquêteurs et le contrôle de la productivité.
Gestion des enquêteurs
Les interactions en personne étant limitées, la supervision et la gestion des enquêteurs revêtent une importance accrue. Il peut donc s’avérer nécessaire d’ajuster la taille des équipes (ou le ratio enquêteurs/superviseurs). En outre, les sessions de débriefing devront potentiellement se dérouler sous forme virtuelle, par exemple sur Whatsapp ou Google Hangouts. Au cours de ces sessions, il est particulièrement important d’appréhender et de résoudre les difficultés rencontrées par les enquêteurs et d’aborder les problèmes de qualité potentiels, en s’assurant notamment que les enquêteurs utilisent la bonne version du questionnaire et du formulaire de consentement.
En outre, il peut également être utile de faire chaque jour le point par téléphone avec un sous-groupe d’enquêteurs, de façon à bien leur faire comprendre que la qualité des données et la productivité sont soumises à des contrôles minutieux. Ces appels donnent également l’opportunité aux enquêteurs de faire part de leurs questions et de leurs préoccupations à leurs supérieurs en privé. Pour sélectionner le sous-groupe d’enquêteurs qui va faire l’objet d’un entretien téléphonique, il peut être intéressant de se baser sur les chiffres récents de la productivité, la qualité des données et le nombre d’heures travaillées.
Suivi de la productivité
Veillez à contrôler de près la productivité des enquêteurs et le taux d’achèvement des enquêtes, en surveillant notamment les paramètres suivants :
- L’état des appels et l’état des formulaires d’enquête chargés quotidiennement sur le serveur. En complément, comparez le nombre total d’enregistrements par enquêteur avec le nombre total de formulaires chargés (en supposant que chaque appel enregistré corresponde à un nouveau formulaire).
- La fréquence respective des différentes raisons qui expliquent l’échec d’un appel (impossibilité de joindre le répondant ou refus de ce dernier de participer à l’étude) afin d’identifier d’éventuels schémas récurrents. De tels schémas peuvent suggérer l’existence de problèmes liés à l’attitude de l’enquêteur au cours de l’appel ou à sa façon de lire le texte de consentement.
- Contrôlez également l’état des appels qui n’ont pas abouti afin de vous assurer que les enquêteurs tentent bien de rappeler les numéros valides mais injoignables.
- Nombre d’enquêtes achevées chaque jour. Contrôlez les appels ayant abouti pour vérifier la qualité de l’enquête, selon la procédure décrite plus en détail dans la ressource sur les contrôles de la qualité des données.
- Nombre d’appels téléphoniques passés et de ménages joints chaque jour, ce qui permet de connaître le nombre total de tentatives effectuées chaque jour. Cela permet i) de connaître, pour chaque enquêteur, le taux de conversion des appels passés en enquêtes achevées et ii) de valoriser les efforts des enquêteurs.
- Contrôlez les horaires des appels sur SurveyCTO ou sur la plateforme de collecte de données pour vérifier les heures de travail de chaque enquêteur.
- De même, vérifiez le temps écoulé entre plusieurs tentatives d’appel vers un même numéro afin de vous assurer que les enquêteurs ne se contentent pas de se débarrasser de toutes les tentatives d’appel pour un numéro donné dans un laps de temps restreint.
Dernière mise à jour en Mars 2021.
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Nous remercions Ben Morse et Caroline Tangoren pour leurs précieux commentaires. Ce document a été traduit de l’anglais par Marion Beaujard. Toute erreur est de notre fait.
Additional Resources
Lettre aux groupes de surveillance communautaire en Afrique du Sud dans les zones exposées à la criminalité et à la violence.
Protocoles de sécurité utilisés dans le cadre d’un projet de J-PAL au Cap.
- Section « Personnel Issues » du chapitre 16 de Field Trials of Health Interventions: A Toolbox. 3rd edition.
- Field Experiments on Sensitive Organizational Topics
- Tips on doing impact evaluations in conflict-affected areas
Field Trials of Health Interventions: a toolbox, Chapter 16: Field organization and ensuring data of high quality
J-PAL 350x: Measuring Health Outcomes Enumerator training video
J-PAL 350x: Measuring Health Outcomes Infection control procedures video
J-PAL 350x: Measuring Health Outcomes Safety and hygiene video
References
Awatramani, Vipin, 2019. Field Team Management. Delivered in J-PAL South Asia's 2019 Research Staff Training. (J-PAL internal resource)
Goldstein, Markus. "Some tips on doing impact evaluations in conflict-affected areas" World Bank Development Impact (blog), May 18, 2016. https://blogs.worldbank.org/impactevaluations/some-tips-doing-impact-evaluations-conflict-affected-areas. Last accessed July 15, 2020.