Accompagnement intensif pour favoriser l’égalité des chances à l’école, en France (APFEE)
- Primary schools
- Students
- Student learning
- Training
Policy issue
Les difficultés liées à l’apprentissage peuvent survenir dès le plus jeune âge. Si ces problèmes ne font pas l’objet d’une action suffisamment précoce, l'enfant risque d'avoir de plus en plus de mal à suivre, l'empêchant de réussir à l’école. De plus, le manque de confiance en lui et les frustrations découlant de cette situation vont se développer et être un poids pour lui pendant toute sa vie. C’est pourquoi il est indispensable que tout système éducatif cherche à identifier et à résoudre les problèmes liés à l’apprentissage dès le plus jeune âge.
Context of the evaluation
Le programme a été évalué dans trois zones densément peuplées : les académies de Créteil et de Versailles, qui englobent l’ensemble des banlieues parisiennes, et celle de Lille, qui recouvre la région Nord - Pas de Calais. La plupart des écoles de l’échantillon (109 au total) sont situées dans des zones présentant d’importantes populations d’immigrés récents et de deuxième génération, caractérisées par de faibles indicateurs socio-économiques.
Details of the intervention
Au début de l’année scolaire, 261 enseignants de CP dans 109 écoles primaires ont sélectionné les 5 élèves de leur classe connaissant le plus de difficultés à l’école. Au total, 185 groupes de 5 élèves ont été constitués. Une fois la sélection terminée, deux tiers des écoles (soit 125 groupes d’élèves) ont été choisis aléatoirement pour bénéficier d’un accompagnement intensif tout au long de l’année ; elles constituent le groupe test. Les autres écoles (soit 64 groupes d’élèves) ont constitué le groupe témoin, et n’ont donc pas reçu cet accompagnement spécifique.
Les enfants scolarisés dans les écoles du groupe test ont bénéficié d’un accompagnement consistant en 4 sessions d'1h30 par semaine, dispensées tout au long de l’année. Au cours de ces séances, les enfants n’ont pas suivi un programme de formation structuré, comme le recommandent une partie de la littérature en éducation, mais ont plutôt lu des livres et joué à des jeux autour des mots. L’objectif était de compenser le faible niveau socio-économique des enfants en leur proposant le type d’activités informelles qui sont généralement pratiquées dans les familles au statut socio-économique plus élevé. Ces séances se sont déroulées après l’école et ont été animées principalement par des instituteurs récrutés par l'ONG Apfee. De plus, les parents ont reçu des conseils sur la manière dont ils pouvaient faciliter le processus d’apprentissage de leur enfant à la maison.
Les chercheurs ont suivi les élèves pendant deux ans. Les données recueillies comprennent des enquêtes individuelles, des tests standardisés de lecture et d’écriture, ainsi que des ensembles de données administratives.
Results and policy lessons
Le programme de tutorat après l’école a été mis en œuvre parallèlement à d’autres programmes de soutien scolaire proposés dans toutes les écoles publiques. Les élèves sélectionnés dans les écoles du groupe test et du groupe témoin ont ainsi tous bénéficié d’un programme de soutien scolaire personnalisé après l’école. Pour les élèves des écoles du groupe test, les sessions avaient lieu après la journée de cours; tandis que dans les écoles témoins, les séances étaient organisées dans le cadre des programmes de soutien scolaire et extrascolaire de l’établissement. Cette évaluation a donc mesuré l’impact de la substitution du programme de tutorat extrascolaire conçu par Apfee aux programmes de soutien scolaire standard, proposé dans toutes les écoles publiques.
Les chercheurs ont constaté que les enfants identifiés comme étant en difficultés par leurs enseignants, dans les écoles du groupe test, n’ont pas amélioré leurs compétences en lecture ou en mathématiques. Toutefois, le programme a permis à ces élèves de développer un goût pour la lecture et les sujets académiques. Ces résultats se sont maintenus deux ans après la mise en œuvre du programme.