Elasticité au prix : les résultats montrent qu’en dessous des taux d’intérêts standards de l’institution de crédit, la demande augmente quand le prix diminue mais moins que proportionnellement. Cela étant valable pour un large éventail de taux au-dessous des taux standards de l’institution de crédit. Pour des taux supérieurs aux taux standards de l’institution, la sensibilité de la demande au prix augmente à l’inverse de manière importante. Ainsi, une diminution du taux d’intérêts maximum de 11,75% à celui le plus faible de 3,25% n'augmente le nombre de prêts accordés que de 2,6%. Les taux d’intérêt élevés réduisent cependant de manière significative le nombre de dossiers de demande de crédit, et les clients à qui on avait aléatoirement proposé le taux le plus élevé ont été 36% de moins à être candidats que leurs homologues ayant reçu une offre à taux plus faible. Les taux d’intérêts élevés réduisent aussi le taux de remboursement. Ainsi, une augmentation du taux d’intérêt ne serait pas rentable pour cette institution de crédit. Cela produirait à la fois une baisse de la demande et une augmentation du taux de non-remboursement, qui ne seraient pas compensées par l’augmentation des revenus générés par le taux d'intérêts plus élevés.
Elasticité par rapport à l’échéance : la durée de prêt suggérée dans la lettre a fortement influencé la date d’échéance effectivement choisie par l’emprunteur. Pour chaque mois additionnel d’échéance suggérée, la date réelle d’échéance était repoussée de 0,11 mois. Les chercheurs ont aussi constaté que pour chaque mois d’échéance supplémentaire, la demande de prêt augmentait de 15,7%. Plus remarquable, l’effet de l’augmentation de l’échéance a été supérieur à la sensibilité au prix. Pour cet échantillon, le montant du prêt n’a pas été sensible au taux d’intérêt, mais a par contre été très sensible à la durée d’échéance du prêt. En moyenne, une augmentation d’un mois d’échéance a approximativement le même effet qu’une baisse du taux d’intérêt de 436 points de base.
Pris dans leur ensemble ces résultats suggèrent que les IMF doivent jouer sur la durée d’échéance des crédits plutôt que sur le niveau des taux d’intérêts, afin d’optimiser leurs objectifs de ciblage et de rentabilité.