Les dysfonctionnements du système éducatif indien sont plus vivement ressentis par les pauvres, notamment dans les régions rurales où une grande majorité des enfants fréquente les écoles publiques. Pratham, une ONG, fait paraître, depuis 2005, un rapport annuel sur l’enseignement (Annual Status of Education Report (ASER), qui présente les résultats d'un petit contrôle passé par un échantillon important et représentatif des enfants ruraux d'Inde. Le rapport a montré de graves lacunes en lecture et en mathématiques. Par exemple, selon l’ASER 2008, 45% des enfants de CE2 au CM2 ne savaient pas faire une soustraction et que 33% d'entre eux ne savaient pas lire un texte standard.
Il y a eu différentes réponses à ces problèmes. En 2001, le gouvernement central a lancé une initiative majeure, le Sarva Shiksha Abhiyan (SSA), pour fournir des ressources supplémentaires et un soutien au système éducatif au niveau national afin de tenter d’atteindre l’enseignement primaire universel en 2010.
Pour compléter cet objectif, Pratham a développé de nouveaux matériels pédagogiques de lecture et des méthodes d’enseignement conçus pour être plus accessibles et efficaces dans les conditions actuelles du système éducatif indien. Ce programme, au cœur de ce vaste effort national, Read India, dont les objectifs sont d’enseigner aux enfants la lecture élémentaire et les bases mathématiques, devraient améliorer le niveau d’apprentissage.
Pratham, en association avec les chercheurs, a évalué le programme Read India pendant plusieurs années au Bihar et en Uttarkhand, où ils ont créé des partenariats avec les gouvernements locaux. Cette évaluation étudie trois éléments majeurs :
Les interventions sont différentes selon les états :
L’évaluation de Read India est en cours, il n’est donc pas encore possible de mesurer les effets de ces interventions. Les analyses préliminaires concernant les camps d’été qui ont eu lieu au Bihar suggèrent qu’il y a eu un impact modeste sur les niveaux globaux de lecture dans les villages, mais un impact beaucoup plus important sur le sous-groupe d’enfants qui ont réellement participé aux campx. Ceci indique que si le ciblage des élèves les moins performants avait été plus efficace, l’impact mesuré des camps d’été sur tous les enfants aurait probablement être plus grand. Mais étant donné que les camps d’été ont été organisés très rapidement et dans l’un des états les plus pauvres de l’Inde, l’impact positif des camps est considéré comme remarquable.